Fiche de paie soudeur : spécificités, avantages et obligations
- Soudeur/Soudeuse : quel métier ?
- Fiche de paie : quelles spécificités et quel statut pour le soudeur ?
- Quel salaire sur la fiche de paie du soudeur ?
- Soudeur : quel taux AT/MP applicable ?
- Quels avantages professionnels sur la fiche de paie du soudeur ?
- Obligations : quelles sont celles qui incombent à l'employeur d'un soudeur ?
- Comment établir la fiche de paie d'un soudeur en contrat d'apprentissage ?
- Comment établir la fiche de paie d'un soudeur en contrat de professionnalisation ?
1- Soudeur/soudeuse : quel métier ?
Le métier de soudeur consiste principalement à réaliser des assemblages de pièces métalliques ou d’éléments chaudronnés préparés par les chaudronniers et les tuyauteurs. Ce métier peut-être exercé dans de multiples secteurs d’activité (industrie, BTP, transport etc), en atelier comme sur les chantiers.
Les missions
Selon le secteur d’activité, les activités peuvent varier. Toutefois les missions principales du soudeur peuvent être identifiées ainsi :
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Étude des différents documents techniques composant le plan d'assemblage;
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Choix de la technique de soudage à employer : soudure à la flamme avec un chalumeau, soudure à l’arc électrique TIG, MIG/MAG (procédé de soudure semi-automatique) ou encore au laser (soudures très précises);
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Préparation, dégraissage et décapage des pièces à souder;
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Procéder aux réglages des machines lorsque la soudure est effectuée par procédés robotisés;
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Réaliser la soudure;
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Procéder au contrôle qualité;
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Nettoyage et polissage de la pièce;
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Renseignements des documents de suivi qualité;
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Entretien de son matériel de travail.
L’une des principales qualités attendues d’un soudeur est son habileté manuelle car la soudure demande beaucoup de précision et de minutie. De la rigueur et une bonne organisation lui permettront de réussir dans ses fonctions. Des qualités relationnelles sont également nécessaires car le soudeur exerce souvent en équipe, notamment avec d’autres professionnels avec lesquels il doit coordonner son travail (chaudronnier, serrurier, charpentier métallique, tuyauteur etc). Une bonne condition physique est nécessaire car il travaille le plus souvent debout ou dans des positions inconfortables.
Le soudeur doit également acquérir des compétences techniques et fonctionnelles indispensables :
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Connaissance des différents types de matériaux et de métaux (aluminium, cuivre, acier, fonte etc.) ;
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Connaissances des différents types de procédés et des différentes machines de soudure (chalumeau, cellules robotisées, machines à souder par faisceau d’électrons, soudure à l’arc électrique, soudage aluminothermie etc.) ;
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Capacité à lire un cahier des charges et les différents documents techniques ;
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Capacité à rédiger des comptes-rendus (notamment suite aux contrôles qualité) ;
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Maîtrise des normes en vigueur et des procédures de sécurité ;
Les études
Le métier de soudeur est accessible via une formation spécifique. Il est nécessaire d'obtenir un diplôme allant du CAP au Bac pro, complété par la mention complémentaire (MC) Soudage, par le titre professionnel (TP) Soudeur ou encore la CQP soudeur industriel.
CAP :
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CAP Réalisations en chaudronnerie industrielle – RCI
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CAP Métiers de la fonderie
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CAP Serrurier métallier
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CAP outillage en moules métalliques etc.
Bac - Pro :
- Bac Pro Technicien en chaudronnerie industrielle
Des études plus poussées peuvent permettre au soudeur d’accéder à des postes à responsabilités : niveau bac+ 2 (BTS CRCI - conception et réalisation en chaudronnerie industrielle, BTS fonderie ) voire niveau bac+3 (Licence professionnelle métiers de l'industrie : métallurgie, mise en forme des matériaux et soudage).
Selon le secteur d’activité dans lequel il intervient, le soudeur doit impérativement posséder une ou plusieurs certifications particulières, à renouveler tous les 2 ans. Par exemple : les spécifications ATG, qui concernent les soudures sur les canalisations de gaz combustible, sont imposées par Gaz de France.
L’insertion professionnelle des soudeurs est bonne.
Les possibilités d’évolution
Selon le niveau de formation initiale, son expérience professionnelle et le secteur d’activité dans lequel il exerce ses fonctions, le soudeur peut :
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Se spécialiser : évoluer vers une industrie particulière, notamment travailler dans des environnements complexes comme les plateformes pétrolières ou les centrales nucléaires ;
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Évoluer vers des postes d’encadrement : chef d’équipe ou chef d’atelier.
Environnement d’exercice de l’activité
Le métier de soudeur s’exerce principalement :
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Dans les entreprises industrielles et du BTP : chimie, automobile, aéronautique, transport, nucléaire, pharmaceutique, BTP etc.;
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Entreprise sous-traitantes spécialisées dans la chaudronnerie, la tuyauterie etc.
2- Fiche de paie : quelles spécificités et quel statut pour le soudeur?
Convention collective
La convention collective applicable au métier de soudeur dépend de l’activité principale de l’entreprise et non de l’activité du salarié.
Par exemple, si le soudeur exerce dans une entreprise de métallurgie, deux types de conventions collectives peuvent s’appliquer selon le statut du salarié :
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Une convention collective nationale métallurgie Ingénieur et cadres (IDCC 650) ;
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Des conventions collectives métallurgie locales qui s’appliquent localement aux Ouvriers, Employés, techniciens et agents de maîtrise. Il est à noter qu’une convention collective unique nationale va entrer en vigueur au 1er janvier 2024.
En revanche, si le soudeur exerce sur une plateforme pétrolière ou dans le nucléaire, il sera soumis aux conventions collectives du secteur concerné.
Exemple d'une fiche de paie d'un soudeur :
Catégorie socioprofessionnelle
Les soudeurs appartiennent principalement aux catégories socioprofessionnelles suivantes de l'Insee :
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CSP 62- Ouvriers qualifiés de type industriels - (Soudeurs qualifiés de type industriel 623c) : Ouvriers qualifiés exécutant, d'après des plans, l'assemblage soudé en recourant à une machine de soudage, des pièces métalliques. Ils choisissent généralement eux-mêmes le mode opératoire le mieux adapté.
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CSP 62- Ouvriers qualifiés de type industriels (Soudeurs manuels - 623e) : Ouvriers qualifiés exécutant, d'après des plans, l'assemblage soudé, des pièces métalliques, en procédant manuellement. Leur habileté manuelle constitue l’un des facteurs prépondérants de réussite du travail.
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CSP 62- Ouvriers qualifiés de type industriels (Ouvriers qualifiés sur machine de soudage - 623d) : Ouvriers qualifiés exécutant, d'après des plans, l'assemblage soudé, par tout procédé des pièces métalliques. La conduite du bain de fusion est faite par un moyen automatique.
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CSP 67- Ouvriers non qualifiés de type industriels (Ouvriers non qualifiés de montage, contrôle en mécanique et travail des métaux - 673c) : Ouvriers non qualifiés exécutant des tâches spécifiques de la mécanique industrielle, en dehors de ceux travaillant sur une machine-outil au formage, au découpage ou à l'usinage des métaux.
Pour les salariés, c’est aussi par la grille conventionnelle que sont déterminées les rémunérations. Les charges sociales sur les statuts ouvriers sont de l’ordre de 21% du salaire brut (Donnée indicative).
3- Quel salaire sur la fiche de paie du soudeur ?
D'après l'INSEE, le salaire brut mensuel moyen pour un soudeur salarié est de :
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2314€ pour un soudeur non qualifié (673c) : 2333€ pour les hommes contre 2193€ pour les femmes. Ce montant est une moyenne nationale établie à partir des rémunérations de 6700 salariés en France. Ce métier est exercé par 90% d’hommes et 10% de femmes. Parmi ces salariés, 66% occupent un CDI, 12,6% sont en intérim et 9% en CDD. 36% d’entre eux sont employés dans des entreprises de moins de 50 salariés, dont 14,8% dans des entreprises de moins de 10 salariés. 40,9 % d’entre eux sont employés dans des entreprises de plus de 250 salariés.
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2492€ pour un soudeur qualifié manuel (623e) : 2496€ pour les hommes contre 2089€ pour les femmes. Ce montant est une moyenne nationale établie à partir des rémunérations de 5400 salariés en France. Ces salariés sont quasi exclusivement des hommes (98%). 63,3% d’entre eux sont en CDI, 28,8% sont en intérim et 6,2 % en CDD. Près de 65% d’entre eux exercent dans des entreprises de moins de 50 salariés dont 32,7 % dans des entreprises de moins de 10 salariés.
4- Soudeur : quel taux AT/MP applicable ?
La cotisation d'Accidents du Travail et Maladies Professionnelles (AT/MP) qui s’applique à la fiche de paie soudeur dépend de la taille de l’entreprise dans laquelle l’activité est exercée. Le taux ATMP est transmis généralement par l'assurance maladie, il est ensuite repris sur chaque fiche de paie du soudeur. Le taux AT/MP qui est calculé par l'assurance maladie est établi sur la base des antécédents d'accidents de l'entreprise et de ses activités.
Si le soudeur exerce dans le secteur du BTP, la cotisation d'Accidents du Travail et Maladies Professionnelles (AT/MP) qui s’applique à sa fiche de paie, est celle des métiers du BTP.
Or, la logique suivie est différente de celle des autres secteurs d’activité. En effet, plusieurs taux de cotisation AT/MP peuvent s'appliquer aux entreprises du BTP en fonction des activités exercées. Ainsi, le calcul de la cotisation ne dépend pas seulement de la taille de l’entreprise dans laquelle l’activité est exercée mais se détermine ainsi :
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chaque établissement cotise selon un taux AT/MP qui correspond au niveau de risque de l’activité ;
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à chaque niveau de risque correspond « un code risque » qui est notifié dans chaque notification annuelle de tarification du taux AT/MP;
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le taux AT/MP qui est calculé par l'assurance maladie est établi sur la base des antécédents d'accidents de l'entreprise et de ses activités.
Le taux ATMP est notifié annuellement à l’employeur par la caisse régionale (Carsat, Cramif ou CGSS) dont dépend le siège social de l’entreprise ou son chantier principal. Ce taux est obligatoirement répercuté sur chaque fiche de paie du soudeur.
Consultez notre page dédiée au taux d'accident du travail et aux maladies professionnelles.
5- Quels avantages professionnels sur la fiche de paie du soudeur?
Un soudeur salarié peut prétendre à certains avantages professionnels notamment lié à la convention collective applicable. Prenons le cas d'un soudeur dont la fiche de paie est soumise à la convention collective de la métallurgie Parisienne.
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Travail du dimanche : en cas de travail exceptionnel le dimanche, notamment pour exécuter un travail urgent, les heures travaillées sont majorées de 100%. Cette majoration est appelée "majoration d'incommodité". Elle inclut les majorations pour heures supplémentaires.
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Indemnisation du travail les jours fériés : les heures travaillées un jour férié peuvent-être majorées de 50%. Cette majoration, également appelée "majoration d'incommodité", s'ajoute aux éventuelles majorations pour heures supplémentaires. Cette majoration peut être remplacée par un repos payé d'un durée égale aux heures travaillées
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Prime d’ancienneté : le soudeur a droit à une prime d’ancienneté, à partir de 3 ans d’ancienneté dans l’entreprise. Elle est calculée en appliquant un pourcentage sur le salaire minimum hiérarchique de l'emploi occupé. Celle-ci va de 3% après 3 ans d’ancienneté jusqu'à 15 % après 15 ans.
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Prime pour travaux pénibles, dangereux ou insalubres : une prime pour travaux pénibles, dangereux ou insalubres peut-être mise en place par l’entreprise.
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Prime d’intérim (remplacement à un poste supérieur) : si le soudeur assure intégralement le remplacement à un emploi classé à un échelon ou à un niveau supérieur pendant plus de 2 mois, il peut recevoir, à partir du troisième mois et pour les 2 mois écoulés, une indemnité mensuelle égale aux 3/4 de la différence entre le douzième de son taux garanti annuel et le douzième de celui du salarié remplacé.
Ces avantages sont issus d’une convention spécifique, mais il ne s’agit que d’un exemple. En effet, les soudeurs pouvant exercer dans de multiples secteurs d’activité, il s’agit de se référer à la convention collective applicable à l’entreprise qui l’emploie. De plus, d’autres avantages issus d’accords d’entreprise, d’usages ou encore de décisions unilatérales de l’employeur (DUE) peuvent s’appliquer à la fiche de paie du soudeur.
6- Obligations : quelles sont celles qui incombent à l’employeur d’un soudeur ?
L’employeur a des obligations légales vis-à-vis du soudeur salarié :
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Fournir une rémunération en retour du travail effectué : le versement de la rémunération du soudeur s’accompagne de la remise d’une fiche de paie conforme et complète. Sur celle-ci figurent à la fois le salaire de base mais également tous les éléments variables (heures supplémentaires, heures du dimanche, primes etc.).
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Formation du salarié : les soudeurs obtiennent des certificats de qualification valables de 24 à 36 mois. De plus, tous les six mois, le certificat doit être visé et reconduit par l'employeur ou le superviseur.
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Assurer au salarié de disposer des moyens nécessaires à sa mission : l’employeur fournit au soudeur l’ensemble des moyens nécessaires à l'exécution de son travail dans les meilleures conditions (équipement de protection, formation à la sécurité, outils de travail, matériaux etc).
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Santé/sécurité au travail : l’employeur doit garantir la sécurité physique de son salarié mais également le prémunir contre les risques auxquels il peut être exposé dans le cadre de ses activités.
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Risques : le métier de soudeur est exposé à de nombreux risques à l'origine de maladies professionnelles ou de sérieux accidents du travail : risques chimiques liés aux fumées de soudage, risques thermiques liés à la chaleur dégagée par le procédé, risques oculaires liés aux rayonnements émis, risques électriques liés aux pièces mises sous tension.
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Protection des salariés : l’employeur doit fournir un EPI (équipement de protection individuel) complet au soudeur, à savoir : un casque de soudeur avec écran en matériau adapté (soudure électrique) ou lunettes avec verre adéquat (soudure au chalumeau), des gants en cuir, des chaussures de sécurité, des vêtements de travail (pantalon, veste, cagoule) en coton ignifugé ou textile technique ininflammable, un tablier en cuir ainsi que des protections antibruit si besoin.
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Vestiaires collectifs : en atelier et sur les chantiers, un local-vestiaire est mis à disposition des soudeurs afin de leur permettre de revêtir leurs EPI.
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7- Comment établir la fiche de paie d’un soudeur en contrat d'apprentissage ?
Le métier de soudeur est accessible par des formations en apprentissage. L'apprenti réalise sa formation en alternance entre son entreprise d'accueil, sous la responsabilité d'un maître d'apprentissage désigné, et le CFA.
Pour recruter un apprenti soudeur, il est nécessaire de conclure un contrat d’apprentissage tripartite : signé à la fois par l'apprenti, l'employeur et le centre de Formation des Apprentis (CFA).
L'apprenti est obligatoirement rémunéré par l'employeur pour le travail réalisé en entreprise et reçoit une fiche de paie mensuelle conforme. La rémunération de l'apprenti est encadrée par la législation. Elle dépend cumulativement :
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de la catégorie d’âge à laquelle l’apprenti appartient ;
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de l’année d’exécution du contrat ;
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de la base de calcul : le SMIC horaire de l’année en cours.
Retrouvez toutes les informations pour créer facilement une fiche de paie pour votre apprenti soudeur dans l'article suivant : fiche de paie apprenti
8- Comment établir la fiche de paie d'un soudeur en contrat de professionnalisation ?
Le métier de soudeur peut se préparer par le biais d'un contrat de professionnalisation.
Le contrat de professionnalisation est alors signé par l’employeur et le salarié. Il est ensuite transmis dans les 5 jours à l'OPCO de la branche professionnelle dont dépend l'employeur. La formation est réalisée en alternance dans l'entreprise, sous la responsabilité d'un tuteur, et en centre de formation.
Le contrat de professionnalisation peut être signé sous forme de CDI ou de CDD :
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En CDI : pour une durée de 6 à 12 mois, 24 mois dans certains cas particuliers. Ensuite le contrat se poursuit dans les conditions classiques d’un CDI ;
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En CDD : pour une durée de 6 à 12 mois, 36 mois dans certains cas particuliers. A l'issue de cette durée, le contrat s'arrête.
Comme tout autre salarié, l’alternant soudeur en contrat de professionnalisation est obligatoirement rémunéré par l'employeur qui lui fournit une fiche de paie mensuelle. Toutefois, sa rémunération est strictement encadrée par la législation. En effet, la rémunération en contrat de professionnalisation est calculée sur la base d’un pourcentage du SMIC et varie en fonction :
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de la catégorie d’âge ;
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de la qualification du salarié.
Retrouvez toutes les informations pour créer facilement une fiche de paie pour votre alternant soudeur dans l'article suivant : fiche de paie contrat de professionnalisation
En ce qui concerne la partie sociale, l'employeur doit transmettre la DSN corrélative à la fiche de paie du soudeur chaque mois.
Pour créer une fiche de paie pour un soudeur, il suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous et de suivre les instructions :