Fiche de paie vendeur : spécificités, avantages et obligations
- Vendeur/vendeuse : quel métier ?
- Fiche de paie vendeur : quelles spécificités et quel statut pour le salarié ?
- Quel salaire sur la fiche de paie du vendeur?
- Sur la fiche de paie du vendeur : quel taux AT/MP applicable ?
- Conseiller de vente : quels avantages professionnels sur la fiche de paie ?
- Obligations légales : quelles sont celles qui incombent à l’employeur ?
- Comment établir la fiche de paie d'un vendeur en contrat d'apprentissage ?
- Comment établir la fiche de paie d'un vendeur en contrat de professionnalisation ?
1-Vendeur/vendeuse : quel métier ?
Le métier de vendeur ou de vendeuse, appelé aussi conseiller/conseillère de vente s’exerce dans le domaine du commerce. Il ou elle a pour principale mission de vendre les produits de son enseigne, et développe, pour cela, un argumentaire en adéquation avec les besoins du client. Son activité est souvent plus complexe et diversifiée qu’il n’y parait.
Les missions
Les principales missions du vendeur peuvent être identifiées ainsi :
- Approvisionner les rayons : placer les articles en rayon selon un merchandising précis ;
- Etiqueter les produits, vérifier les prix, appliquer les promotions (notamment durant les soldes) ;
- Réaliser l’inventaire du magasin ;
- Accueillir et conseiller les clients : demande une connaissance parfaite des produits vendus. Ce devoir de conseil peut demander des compétences spécifiques : un vendeur en magasin de bricolage devra connaitre quelques astuces de bricoleur, un conseiller chez un opérateur Télécom devra disposer de connaissances techniques sur les produits etc.
- Développer un argumentaire adapté au besoin client : pour répondre à ses objectifs de vente, le vendeur doit tout mettre en œuvre pour satisfaire le client.
- Surveiller les tentatives de vols éventuels
- Encaisser les clients, comptabiliser les recettes de la journée, passer les commandes pour réapprovisionner le magasin ;
Ces missions varient beaucoup selon le secteur commercial et la taille de l’entreprise dans laquelle travaille un vendeur, tous les vendeurs/vendeuses n’effectuent pas l’ensemble de ces tâches.
Dans tous les cas la principale qualité attendue pour le métier de vendeur est un excellent relationnel. Il s’agit d’un métier de contact pour lequel les qualités humaines sont primordiales : écoute du client, adaptabilité, profil avenant et souriant, cordialité, et capacité à conserver son sang-froid en toute circonstance. Exerçant son métier en position debout, le vendeur dispose d’une bonne résistance physique. A cela s’ajoute un bon sens de l’observation pour repérer des articles mal rangés ainsi que toute tentative de vol, très fréquents en magasin.
Le métier de vendeur demande des compétences techniques et fonctionnelles :
- Excellente connaissance des produits vendus par son enseigne, capacité à en faire la démonstration ;
- Connaissance de la caisse lorsqu’il/elle réalise des opérations d’encaissement;
- Etre à l’aise avec les chiffres : caisse, commandes, inventaire, opérations comptables simples ;
- Dans certains secteurs d’activités, ou boutiques fréquentées par une clientèle internationale, la pratique d’une ou plusieurs langues étrangères est impérative (anglais courant à minima).
Les études
Même s’il est possible d’obtenir une place de vendeur/vendeuse sans diplôme, le métier est plus facilement accessible par le biais de formations pouvant aller jusqu’au BTS.
Les principaux diplômes pouvant être demandés sont :
- CAP : Employé de commerce multispécialité, CAP équipier polyvalent du commerce ...
- BEP : Vente action marchande ;
- Bac Professionnel : bac pro technicien conseil vente, vendeur conseiller commercial, bac pro métier du commerce ...
- BTS/ DUT : DUT techniques de commercialisation, BTS MCO -management commercial opérationnel (ex MUC), BTS NDRC - négociation et digitalisation de la relation client (ex BTS NRC).
Détenir un bac professionnel offre une meilleure garantie d’emploi. L’obtention d’un BTS favorise l’évolution professionnelle vers des fonctions d’encadrement.
Les possibilités d’évolution
Les possibilités d’évolution sont nombreuses et variées. Selon son niveau de formation initiale et son expérience professionnelle, le vendeur peut :
- évoluer vers des fonctions d’encadrement d’équipe (rapidement possible avec un BTS/DUT) : chef d’équipe, chef de rayon, chef de département, adjoint responsable magasin voire responsable/directeur de magasin, prendre la gérance d’un commerce ;
- évoluer horizontalement vers des métiers de démonstrateur ou d’attaché commercial ;
- se spécialiser dans des secteurs techniques (nouvelles technologies, environnement, etc.)
Environnement d’exercice de l’activité
Cette activité peut s’exercer dans de nombreux types de structures :
- Le secteur de la grande distribution : petites à grandes surfaces (supermarché, hypermarché). Dans ce secteur le vendeur effectue essentiellement des tâches de rayonnage, moins de conseil client (sauf à intervenir sur un secteur spécialisé comme l’électroménager par exemple);
- Commerce de détail spécialisé : le vendeur est appelé à connaitre parfaitement son produit car sera amené à conseiller ses clients (bricolage, ameublement, multimédia, automobile, habillement etc ….)
- Commerce alimentaire : là encore la connaissance du produit ainsi que les connaissances essentielles à la bonne conservation de ceux-ci sont primordiaux (épicerie, fromagerie etc.);
- Commerce du luxe : bijouterie, textile etc. Le vendeur ou la vendeuse doit répondre à une exigence d’image et d’accueil client particulièrement haut-de-gamme dans ces boutiques.
2-Fiche de paie vendeur : quelles spécificités et quel statut pour le salarié ?
Convention collective
La convention collective applicable dépend du secteur dans lequel s’exerce le métier de vendeur.
Par exemple :
- au sein d’un magasin de vêtements : la CCN du commerce de détail de l'habillement et des articles textiles du 25 novembre 1987 (IDCC 1483) ;
- au sein d’un commerce alimentaire: CCN du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire du 12 juillet 2001 (IDCC 2216) ;
- hors commerce de détail alimentaire: CCN Commerces de détail non alimentaires (antiquités, brocante, galeries d'art [œuvres d'art], arts de la table, coutellerie, droguerie, équipement du foyer, bazars, commerces ménagers, modélisme, jeux, jouets, périnatalité et maroquinerie) – (IDCC 1517)
Exemple d'une fiche de paie de vendeur :
Catégorie socioprofessionnelle
Les vendeurs/vendeuses appartiennent à la catégorie socioprofessionnelle 55 : employés de commerce : regroupe les salariés exécutant des opérations simples liées à la vente. Ils sont généralement classés comme "employés" dans les conventions collectives.
Cette CSP est ainsi repartie :
- Vendeurs non spécialisés (553a, 553b & 553c) : chargés de la vente dans des surfaces non spécialisées comme les grands magasins et réalisant des opérations administratives simples ;
- Vendeurs spécialisés: les vendeurs spécialisés sont répartis selon le produit vendu et le type de clientèle touchée (554a à 554j). Par exemple :
- Vendeurs en alimentation (554a) : vente au détail de produit alimentaires dans un magasin traditionnel, ou un rayon spécialisé de grande surface.
- Vendeurs en produit de beauté, de luxe et optique (554f) : Employés vendant, le plus souvent au détail, généralement en magasin traditionnel, des produits destinés à procurer un agrément particulier ou un plaisir esthétique.
- Vendeurs de tabac, presse et articles divers (554h) : Employés vendant au détail, en magasin traditionnel ou grande surface, les articles de tabac, la presse, papeterie …
Attention, certains vendeurs dont les responsabilités, notamment financières, sont plus importantes, sont classés dans la catégorie 46 « professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises » (vendeurs en immobilier ou en automobile notamment)
C’est aussi par la grille conventionnelle que sont déterminées les rémunérations. Les charges sociales sur le statut ETAM (employé, technicien et agent de maîtrise) sont de l’ordre de 21% du salaire brut (Donnée indicative).
3- Quel salaire sur la fiche de paie du vendeur?
D'après l'INSEE, le salaire net mensuel moyen pour un vendeur dépend du secteur d’activité. Voici, à titre indicatif, quelques exemples :
- 1547€ pour un vendeur de grande surface (553c). 1502€ pour les femmes, contre 1615€ pour les hommes. Ce montant est une moyenne nationale établie à partir des rémunérations de 85 600 salariés en France. Ces salariés des femmes pour 58% et des hommes pour 42%. Le métier s’exerce essentiellement en CDI (65,2%), le plus souvent dans des entreprises de moins de 10 salariés (38,6%).
- 1483€ pour un vendeur spécialisé dans l’habillement (554e): 1534€ pour les hommes contre 1470€ pour les femmes. Ce montant est une moyenne nationale établie à partir des rémunérations de 238 400 salariés en France. Ce métier est majoritairement par des femmes (76%). Ces salariés sont majoritairement en CDI (67,1%), dans des entreprises de moins de 10 salariés (63,3%).
- 1430€ pour un vendeur en alimentation (554a) : 1562€ pour les hommes contre 1400€ pour les femmes. Ce montant est une moyenne nationale établie à partir des rémunérations de 227 800 salariés en France. Ce métier principalement exercé par des femmes (76%) et majoritairement en CDI (76 ,8%). Les salariés intervenant appartiennent principalement à des entreprises de moins de 10 salariés (57,8%).
- 1659€ pour un vendeur en ameublement (554b) : 1753€ pour les hommes contre 1572€ pour les femmes. Ce montant est une moyenne nationale établie à partir des rémunérations de 90 100 salariés en France. Ce métier est exercé à parité par les hommes et les femmes, majoritairement en CDI (78%). Les salariés intervenant appartiennent principalement à des entreprises de moins de 10 salariés (53,6 %).
4- Sur la fiche de paie du vendeur : quel taux AT/MP applicable ?
La cotisation d'Accidents du Travail et Maladies Professionnelles (AT/MP) qui s’applique à la fiche de paie vendeur dépend de la taille de l’entreprise dans laquelle l’activité est exercée. Le taux AT/MP est transmis généralement par l'assurance maladie, il est ensuite repris sur chaque fiche de paie du vendeur ou de la vendeuse. Le taux AT/MP qui est calculé par l'assurance maladie est établi sur la base des antécédents d'accidents de l'entreprise et de ses activités.
Consultez notre page dédiée au taux d'accident du travail et aux maladies professionnelles.
5- Conseiller de vente : quels avantages professionnels sur la fiche de paie ?
Le vendeur ou la vendeuse pourra prétendre à certains avantages professionnels inhérents à sa qualité de salarié.e comme par exemple :
- Indemnités repas : aussi appelées prime panier. Le vendeur peut obtenir le remboursement de frais professionnels engagés pour ses repas au cours d’une journée de travail. Cette indemnité repas est nécessairement prévue dans le contrat de travail.
- Tickets restaurant : il est tout à fait possible de distribuer des tickets restaurants pour le paiement des déjeuners du salarié. Ils sont considérés comme un avantage social.
- Frais de transport : le vendeur bénéficie obligatoirement de la prise en charge à hauteur de 50% du prix des abonnements aux transports publics pour ses trajets lieu de résidence-travail. En revanche l’employeur n’est pas tenu de prévoir le remboursement des frais de transport personnel.
- Travail du dimanche : les commerces alimentaires bénéficient d’une dérogation permanente leur permettant d’ouvrir le dimanche. Si le contrat de travail le prévoit, le travail dominical est donc obligatoire pour le vendeur. S’il travaille dans une surface de vente supérieure à 400m2, la majoration de rémunération doit être d’au moins 30%.
Ces avantages professionnels ne sont pas à proprement spécifiques au métier de vendeur et dépendent de l’entreprise à laquelle il appartient. Certains sont toutefois obligatoires comme la prise en charge de l’abonnement transport à hauteur de 50%, d’autres non (remboursement des frais de transports personnel ou encore les tickets restaurant).
6- Obligations légales : quelles sont celles qui incombent à l’employeur ?
L’employeur a des obligations légales vis-à-vis du salarié :
- Fournir une rémunération en retour du travail effectué: le versement d’une rémunération ainsi que la remise d’une fiche de paie conforme sont des obligations découlant de la signature du contrat de travail liant l’employeur au salarié.
- Formation du salarié: l’employeur s’assure de former les vendeurs/vendeuses de manière à favoriser leur maintien dans l’emploi ou leur évolution vers d’autres fonctions.
- L’entretien d’évolution professionnelle : ce point périodique est obligatoire. Il doit porter sur les perspectives d’évolution professionnelle du salarié et être organisé tous les deux ans. Avec un diplôme adéquat ou l’expérience professionnelle, un vendeur (vendeuse) peut évoluer vers des postes à responsabilité (chef d’équipe, chef de rayon, voire responsable de magasin).
- Assurer au salarié de disposer des moyens nécessaires à sa mission : l’employeur est tenu de fournir au vendeur l’ensemble des moyens nécessaires à l'exécution de son travail dans les meilleures conditions.
- Santé/sécurité au travail : l’employeur doit garantir la sécurité physique de son salarié mais également le prémunir contre les risques auxquels il peut être exposé dans le cadre de ses activités. Si les accidents du travail sont bien moins graves dans le commerce de détail que dans d'autres secteurs comme le BTP, ils sont toutefois nombreux dans les magasins de vente. Les risques du métier sont de différentes natures : coupures, chutes de plain-pied et de hauteur, troubles musculo-squelettiques ainsi que les risques psycho-sociaux liés au contact avec la clientèle, le travail en horaire variable ainsi qu'à la pression liée aux objectifs.
- Vestiaires collectifs : Si le vendeur doit porter des vêtements de travail spécifiques (uniformes du magasin) l'employeur doit mettre des vestiaires, collectifs ou individuels, à sa disposition.
7- Comment établir la fiche de paie d'un vendeur en contrat d'apprentissage ?
Le métier de vendeur peut se prêter à une formation en apprentissage. L'apprenti est en alternance en entreprise, sous la responsabilité d'un maître d'apprentissage, et en CFA.
Pour recruter un apprenti vendeur, un contrat d’apprentissage doit être conclu entre l’apprenti, l’employeur mais aussi le centre de Formation des Apprentis (CFA).
L'apprenti est obligatoirement rémunéré et reçoit une fiche de paie conforme. Le salaire de l'apprenti n'est pas libre mais encadré par la loi. La rémunération dépend cumulativement :
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de la catégorie d’âge à laquelle l’apprenti appartient ;
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de l’année d’exécution du contrat ;
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de la base de calcul : le smic horaire de l’année en cours.
Pour vous aider à embaucher un apprenti, vous pouvez bénéficier :
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exonération sociales : d'exonérations de cotisations et contributions sociales dans la limite de 79 % du SMIC ;
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aide financière : dans certaines conditions, l’employeur peut bénéficier du dispositif de l’aide unique.
Retrouvez toutes les informations pour créer facilement une fiche de paie pour votre apprenti vendeur dans l'article suivant : fiche de paie apprenti
8- Comment établir la fiche de paie d'un vendeur en contrat de professionnalisation ?
Certaines formations au métier de conseiller de vente sont également accessibles via un contrat de professionnalisation.
Le contrat de professionnalisation est signé par l’employeur et par le salarié. Il doit ensuite être envoyé dans les 5 jours à l'OPCO de la branche professionnelle dont dépend l'entreprise. La formation est réalisée en alternance dans l'entreprise, sous la responsabilité d'un tuteur, et en centre de formation.
Le contrat de professionnalisation peut être signé en soit en CDI, soit en CDD, au choix :
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En CDI : pour une durée de 6 à 12 mois, 24 mois dans des cas particuliers. Ensuite le contrat se poursuit dans les conditions classiques d’un CDI ;
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En CDD : pour une durée de 6 à 12 mois, 36 mois dans des cas particuliers. A l'issue de cette durée, le contrat s'arrête.
L’alternant en contrat de professionnalisation est obligatoirement rémunéré. Une fiche de paie lui est remise tous les mois. Attention, sa rémunération est régie par des règles légales : elle est calculée sur la base d’un pourcentage du SMIC et varie en fonction :
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de la catégorie d’âge ;
-
de la qualification du salarié.
Pour vous aider à embaucher un alternant en contrat de professionnalisation, vous pouvez bénéficier :
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Déduction des avantages en nature : du salaire de l’alternant à hauteur de 75% des déductions autorisées pour les autres salariés ;
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Exonérations de cotisations sociales dans le cadre de la réduction générale des cotisations étendue ;
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Aides à l’embauche d’un demandeur d’emploi en contrat de professionnalisation (aides non soumises à cotisations sociales ni à CSG/CRDS) :
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AFE versée par Pôle Emploi : pour embauche d’un demandeur d’emploi âgé de 26 ans et plus (2000€ maximum);
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Aide versée par l’État (cumulable avec l’aide Pôle emploi) : pour l’embauche d’un demandeur d’emploi âgé de 45 ans et plus (2000€ maximum).
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Retrouvez toutes les informations pour créer facilement une fiche de paie pour votre alternant vendeur dans l'article suivant : fiche de paie contrat de professionnalisation
En ce qui concerne la partie sociale, l'employeur doit transmettre la DSN corrélative à la fiche de paie du conseiller de vente chaque mois.
Pour créer une fiche de paie vendeur ou de conseiller de vente, il suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous et de suivre les instructions :